Privatisation de Gaz de France et fusion avec Suez

Publié le par Le Syndicat force ouvriere edf la reunion

COMMUNIQUE DE PRESSE

Après l’échec devant la justice, les grandes manœuvres commencent auprès de l’AMF !

Réactions de la FNEM-FO

L’éclatante victoire des syndicats contre la privatisation de Gaz de France qui s’est traduite par un nouveau report du Conseil d’Administration de Gaz de France à la demande du comité d’entreprise européen n’est pas, comme certains veulent aujourd’hui la banaliser, une simple question de procédure.

La stratégie de la manipulation et du mensonge du Gouvernement sanctionnée par les juges !

En effet, depuis l’annonce par le Premier Ministre De Villepin le 25 février de cette fusion pour sauver Suez d’une OPA éventuelle des italiens, le Gouvernement n’a cessé de manipuler et de mentir sur ce dossier. Comme il ne voulait pas assumer politiquement le sauvetage d’une entreprise privée, il a subitement expliqué qu’il fallait de toute urgence et à tout prix sauver Gaz de France. Argument grotesque ! Puis le Ministre Breton a expliqué que le Parlement ne se prononçait que sur la privatisation de Gaz de France et non sur la fusion avec Suez, ce qui là aussi est tout aussi absurde.

En réalité, en pratiquant cette stratégie du mensonge, le gouvernement et les directions se sont pris « les pieds dans le tapis », ce qui ne les empêchent pas de continuer pour tenter de sauver la face.


De nouvelles manipulations sur la suite du processus

Un exemple concret. Lors de l’assignation de la direction de Gaz de France devant la Cour d’Appel de Paris pour tenter d’obtenir une décision contraire à celle rendue par le Tribunal de Grande Instance de Paris, les avocats de la direction ont plaidé que si le jugement était confirmé, « la fusion des sociétés Gaz de France et Suez sera rendue impossible avant le 31 décembre 2006 voire définitivement car l’absence de sa réalisation avant le 31 décembre entraînera un report d’au moins six mois au cours duquel une OPA peut être lancée contre Suez ». Cette position avait été soutenue par le Parquet agissant au nom du Gouvernement qui avait demandé à la Cour d’Appel de débouter le comité d’entreprise européen. Autrement dit, la direction et le gouvernement ont plaidé devant le juge que ce report était de six mois minimum.

Or, que nous disent-ils aujourd’hui ? Ils ne parlent plus que d’un report d’un mois et demie. Comment cela ?

D’une part, car les directions et le gouvernement ont, une nouvelle fois menti dans cette affaire. Cela devient certes une habitude mais cela ne grandit pas leurs auteurs.

D’autre part, car des grandes manœuvres sont entamées auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), le « gendarme » de la Bourse pour qu’elle accepte d’alléger les délais. En termes clairs, pour que les Assemblées Générales des Actionnaires puissent se réunir valablement pour examiner ce projet de fusion, les sites spécialisés en ce domaine indiquent qu’il faut que les actionnaires disposent des derniers comptes annuels audités ainsi qu’un état comptable intermédiaire réalisé selon les mêmes méthodes ne pouvant être antérieur à moins de trois mois.

Or, il apparaît que GDF et Suez aidés par le gouvernement veulent obtenir l’accord de l’AMF pour qu’elle se contente des comptes des deux sociétés datant de plus de trois mois et en se fondant sur de simples prévisions de résultats pour le reste.

Tout cela s’apparente une nouvelle fois à ce que l’on peut appeler sans excès une nouvelle magouille à nos yeux illégale.

Le but est clair : c’est d’éviter de débattre de la privatisation de Gaz de France en période électorale et de continuer à précipiter les choses.

Manifestement, la leçon n’a pas encore servie. Et chose choquante, le Gouvernement continue à avancer comme si le Conseil Constitutionnel qui est saisi de ce texte comptait pour quantité négligeable alors que nous continuons, pour notre part, à soutenir que ce texte est inconstitutionnel.

Plus que jamais, la FNEM-FO demande donc au gouvernement d’arrêter les frais et de renoncer à une privatisation dont ni les Français, ni les salariés de Gaz de France ne veulent.


Publié dans infos - tracts

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