La croissance victime du carcan européen

Publié le par Le Syndicat force ouvriere edf la reunion

La croissance économique aura été nulle au troisième trimestre cette année.

Cela signifie, contrairement aux affirmations, ces derniers mois, du ministre de l’Économie et des Finances, que la politique économique menée n’est pas à même de soutenir l’activité et l’emploi.

Comment peut-il en être autrement?

Les dispositions fiscales arrêtées favorisent essentiellement les contribuables les plus aisés. La consommation patine et ne se maintient que par la désépargne et l’endettement. Les recettes fiscales, quand elles sont supérieures aux prévisions, vont au désendettement alors qu’elles devraient soutenir l’investissement public, l’innovation et la recherche.

Les budgets publics sont comprimés (baisse de 1% des dépenses de l’État). Quant à la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne, qui vient de relever ses taux d’intérêt, elle agit comme une douche froide et compromet toute reprise.

Comment s’étonner, dans ces conditions, des annonces multiples de restructurations, délocalisations et suppressions d’emplois?

Tout cela confirme ce que nous expliquons depuis plusieurs mois. La baisse du taux officiel de chômage ne correspond pas à des créations d’emplois importantes mais à des phénomènes démographiques, au traitement social du chômage et aux radiations.

Ainsi, sur un an (juin 2005 à juin 2006), le chômage a diminué de 250.000 personnes alors que l’emploi salarié n’a augmenté que de 100.000 postes. Dans le même temps, le nombre de RMIstes s’est accru de 2,4% pour atteindre 1.120 000 personnes.

Face à une telle situation, il est plus que temps de réorienter fortement la politique économique suivie, tant au niveau national qu’européen. Dix-huit mois après le vote européen du 29 mai 2005, l’Europe agit encore comme un carcan pour le développement économique et social, la zone euro étant celle où la croissance économique est la plus faible.

En France, une croissance espérée de 2,5% est qualifiée de croissance forte alors qu’aux États-Unis, avec le même chiffre, on parle de récession! Dans l’immédiat, tout justifie que l’on revendique partout où cela est nécessaire des augmentations du pouvoir d’achat des salariés et retraités. C’est non seulement une nécessité sociale, c’est aussi indispensable sur le plan économique pour relancer l’activité et l’emploi.

Contrairement à ce qu’exprimaient les pouvoirs publics et le patronat, la baisse du pouvoir d’achat n’est pas une question de ressenti, ce qui signifierait qu’elle ne serait pas réelle mais dans notre tête. C’est une réalité pour la grande masse des travailleurs dont la moitié ont un salaire inférieur à 1,6 SMIC, soit 1.600 euros net.

En revendiquant des augmentations générales de salaires, en exigeant des pouvoirs publics qu’ils soutiennent une vraie stratégie industrielle et qu’ils cessent de faire l’autruche sur la question européenne, nous montrons et montrerons que la revendication joue un rôle moteur. Remettre l’économique au service du social, c’est aussi cela qu’il faut revendiquer.

Publié dans infos - tracts

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